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Sessions estivales 2024.
Aux Pays-Bas.
Première sortie.
La semaine précédant notre première session avait été froide et pluvieuse avec une température évoluant de 11° à 19°. Les vents de S-O avaient soufflé en rafales jusque 43 km/h. Quant à la pression atmosphérique, elle était restée stable à 1017 hPa. Nous étions plus près de l’automne que de l’été.
Météo : Nuage-soleil, t° de l’air : 13 à 21° à 17 h, t° de l’eau : 17°, vent : sud de 20 à 45 km/h, hPa :1010, lune.
Pour cette session de trois jours fin juin, nous avions décidé de rendre visite à trois plans d’eau en Brabant-Septentrional. A ce moment, la pêche du brochet avait été à son plus bas niveau.
Jour 1 : sur le Merwede : Nous avions passé cette journée en présence de quatre bateaux. Sur les huit zones visitées en faisant très attention à nos échosondages, nous en avions dénombré trois positives. Toutefois sur ces lieux, le poisson était d’une grande susceptibilité ou collé sur le fond. Il avait été nécessaire de pêcher loin du bateau. A la fin de la journée, nous avions réalisé sept prises dont un 98 cm.
Jour 2 : en lac : Sur cette superficie de plus de mille hectares, nous avions échosondé énormément de poissons. Dans les zones de hauts fonds inférieures à 5 m, le poisson était en masse sur le fond tandis que dans les zones profondes c-à-d 30 m, il se trouvait en bancs à partir d’une profondeur de quatre mètres. Nous avions pêché en présence de trois bateaux hollandais. Malgré cette abondance, nous avions eu peu d’attaques et réalisé un 85+. Il en avait été de même pour les autres équipages.
Jour 3 : en canal : Pour ce dernier jour, nous avions décidé de nous faire plaisir en visitant un lieu resplendissant de naturel par son biotope exceptionnel ainsi que son pittoresque hollandais. Très appauvri par la pêche professionnelle, nous l’avions pêché par un jour de grand vent au moyen de crankbaits. Nous avions réalisé neuf prises inférieures à 96 cm. Le soir, à la mise à l’eau, nous avions été rejoints par un pêcheur local qui avait résumé sa pensée en nous disant que le brochet avait le bec cloué. Cela était juste sur ce lieu…
17 prises | 95+ : 2 |
Journées négatives pour la pêche pourtant …
Deuxième sortie.
La semaine précédant notre deuxième session avait été pluvieuse avec de belles éclaircies, la température évoluant de 16° à 20°. Les vents d’ouest avaient soufflé en rafales jusque 35 km/h et la pression atmosphérique était restée stable à 1013 hPa.
Météo : Nuage-soleil, t° de l’air : 16 à 21°, t° de l’eau : 19,5°, vent : sud d’ouest 15 à 60 km/h, hPa :1017.
Pour cette session de deux jours début juillet, nous avions décidé de rendre visite à deux plans d’eau en Brabant-Septentrional. Au moment de partir, les conditions climatiques étaient optimales pour réussir.
Jour 1 : Sur le Merwede : Nous avions été surpris par le niveau de l’eau pratiquement 80 cm au-dessus du niveau normal. Bien que le poisson fut là, il nous avait été impossible de déclencher une attaque durant cette pénible journée. Il en avait été de même pour les six bateaux hollandais que nous avions croisé.
Jour 2 : Après une pareille débâcle et des vents forts d’ouest annoncés (60 km/h), nous avions pris la direction d’Alkmaar afin de pouvoir pêcher dans des conditions plus calmes un canal à l’abri de ces vents forts. Nous avions très bien commencé par la prise d’un 80+. Puis, il nous avait fallu attendre le début de l’après-midi ainsi que l’arrivée du vent pour enclencher les attaques. C’était pratiquement dans des vents tempétueux que nous avions terminé sur un score de dix prises inférieures à 87cm. Sans nos leurres durs, nous aurions été capots.
10 prises | 95+ : 0 |
Pas facile de réussir dans de telles conditions.
Troisième sortie.
La semaine précédant notre session aoûtienne avait été chaude et orageuse avec une température évoluant de 14 à 26°. Les vents de S-O avaient soufflé en rafales jusque 32km/h. Quant à la pression atmosphérique, elle était restée 1015 hPa.
Météo : Nuage-soleil, t° de l’air : 16 à 21°, t° de l’eau : 23°, vent : ouest de 20 à 45 km/h, hPa :1015, lune : premier croissant.
Pour cette session de trois jours, nous avions décidé de rendre visite à trois plans d’eau en Brabant-Septentrional.
Jour 1 : Sur le Merwede, nous avions passé la matinée seuls. A l’exception d’une ancienne gravière végétalisée, le poisson était manquant. C’était sur cet endroit que nous avions réalisé six prises dont un métré au moyen de swimbaits. Après quoi, l’imposante navigation de plaisance nous avait poussé à mettre un terme à notre sortie et à profiter avec les hollandais de ce magnifique après-midi. Nous avions atteint notre objectif.
Jour 2 : Afin de retrouver des eaux peu sollicitées par la plaisance, nous avions pris la direction de la Mass afin de visiter un de ses affluents. Sur les premiers postes visités, le poisson était absent. Finalement, nous en avions retrouvé à plus de cinq kilomètres de notre point de recherche. Celui-ci avait élu domicile le long d’une importante végétation aquatique à l’ombrage de grands hélophytes. C’était là que nous avions réussi à faire huit prises mais sans plus.
Jour 3 : Nous nous étions rendus à Vinkeveense Plassen. Il nous avait fallu attendre la fin de l’après-midi pour connaître un peu d’activité qui nous avait permis d’enclencher trois attaques. C’était le plus petit que nous avions pu mettre au sec.
Vinkeveense Plassen est un lac difficile à pêcher en raison de la limpidité de ses eaux, de sa profondeur de plus de 25 m et aussi du vent. Il est surveillé. C’est un endroit naturel où il est difficile de réussir mais agréable à pêcher.
Jour 4 : Nous avions terminé notre session sur la Mass. Les attaques n’avaient pas manqué. Toutefois sur les six prises retenues, une seule avait dépassé les 90 cm. Le soir, nous avions quitté cet endroit avec une impression positive. L’endroit était poissonneux !
21 prises | 90+ : 2 | 100+ : 1 |
A ce moment, nous étions à la fin août. Nous avions usé beaucoup de temps et d’énergie pour avoir des résultats loin de nos espérances !
Quatrième sortie.
La semaine précédente, le temps avait été ensoleillé, la température évoluant de 15°à 26°. Les vents de N-E légers avaient soufflé de 12 à 25 km/h. Quant à la pression atmosphérique, elle était restée stable à 1010 hPa.
Météo : Nuage-soleil, t° de l’air : 13 à 21°, t° de l’eau : 22°, vent sud-ouest : 15 à 30 km/h, hPa :1007, lune : premier quartier.
Jour 1 : Sur le premier poste visité, nous avions enclenché rapidement les attaques et porté cinq prises à notre compteur. La condition de réussite avait été d’utiliser des crankbaits, la teinte étant FT. Par la suite, l’activité avait faibli jusqu’au dernier poste visité en milieu d’après-midi. A partir de ce moment, nous étions restés sans attaque ainsi que les autres embarcations présentes. Cet endroit nous avait paru vide de tout poisson ! En fin d’après-midi, nous avions décidé d’arrêter sur un score de onze 70+ dont un métré. Alors que nous étions occupés à ranger notre matériel, nous avions été rejoints par un équipage anversois équipé d’un livescope. En les écoutant, nous avions appris que malgré leur recherche, ils n’avaient pas réussi un poisson correct. Ils avaient également souligné leur inquiétude concernant la pêche professionnelle sur le Biesbosch, ceci rejoignant notre impression !
Jour 2 : Nous avions pris la direction du Waal. A la mise à l’eau, nous avions pris connaissance que les carpistes présents n’avaient eu aucun départ durant la nuit. Sur les huit kilomètres visités, nous avions terminé après dix heures de recherche sur un score d’une prise. Le poisson massé sur le fond était inactif. Il en avait été de même pour le brochet. Le poisson blanc n’étant pas sur le bord, nous étions certains qu’un important changement climatique allait se produire.
Jour 3 : Après une nuit venteuse accompagnée de pluies diluviennes, nous avions été contraints de nous orienter vers une eau abritée des vents forts d’ouest. Nous avions choisi un bras de la Mass. En pratiquant une pêche en profondeur, nous avions pu réaliser quatre 70+. Ce qui était peu.
16 prises | 90+ : 0 | 100+ : 1 |
A l’exception du premier jour, la pêche avait été mauvaise, la raison essentielle étant les conditions climatiques. Peu de temps après, la tempête Boris avait frappé le centre et l’est de l’Europe. Dans ce cas, l’activité du carnassier est très forte durant un des jours précédant le déluge. Puis tous les poissons tant le blanc que les carnassiers se bloquent en masse dans les profondeurs et ceci même à plusieurs centaines de kilomètres du déluge !
Lors de notre retour au niveau de Gorinchem, nous avions effectivement observé les pêcheurs professionnels en action. Nous étions le 13 septembre ! Ceci expliquant l’origine des brochets que nous avions observé à l’étalage de la poissonnerie de chez Cora la semaine précédant notre session. L’étiquette portait « pêché au chalut ». Nous étions certains que ces pêcheurs allaient encore une fois racler le Biesbosch et tous ses attenants !
Cinquième sortie.
Face à notre bilan estival hollandais insuffisant en raison d’un manque évident de poissons et de brochets sur nos lieux de pêche, nous avions bouclé nos valises pour prendre la direction de l’Irlande.
Les jours précédant notre départ, le temps avait été pluvieux et venteux avec des températures évoluant entre 5°et15°. Quant aux vents de N-O à N-E, ils avaient soufflé en rafales jusque 45 km/h tous les jours. La pression atmosphérique était restée stable à 990 hPa.
Jour 1.
Nuage-soleil, t° de l’air : 5° à 15°, t° de l’eau : 13°, vent sud-ouest : 15 à 20 km/h, hPa : 990, lune : premier quartier.
Comme à notre habitude, nous avions retrouvé notre ami GMG à l’une des mises à l’eau de Lisnaskea. Il était optimiste et certain que nous pouvions réussir notre session. Pourtant, nous avions dû nous appliquer durant toute la journée pour réaliser à la traîne maniée onze prises supérieures à 80 cm. Nous n’avions rien raté ni remarqué de brochet métré. Pour GMG, ils étaient sur le fond coincés dans la végétation.
Toujours optimiste !
11 prises | 95+ : 4 | 100 + : 0 |
Jour 2.
Nuage-soleil, t° de l’air : 5° à 10°, t° de l’eau : 12°, vent S-E : 20 à 40 km/h.
Durant toute la matinée, nous avions galéré sans avoir d’attaque. Finalement, nous avions été sauvés par la navigation de plaisance qui les avaient secoués. C’était à ce moment que nous avions réalisé en peu de temps quatre prises supérieures à 97 cm et perdu en cours de combat un métré. Nous avions terminé l’après-midi en pêchant dans des vents forts. Cela nous avait permis de porter trois autres prises à bord dont 100 cm.
7 prises | 95+ : 4 | 100 + : 1 |
Jour 3.
Pluie froide, t° de l’air : 5° à 10°, t° de l’eau : 11°, vent du N : 20 à 30 km/h.
Durant toute cette journée, nous avions galéré dans le froid et la pluie. Le poisson étant collé sur le fond, l’activité avait été à son plus bas niveau. Deux 75+ avaient été réalisés. Quant à GMG, il avait chopé un bon refroidissement qui allait l’affaiblir pour le reste du séjour. Nous en étions sortis indemnes !
2 prises | 90+ : 0 | 100 + : 0 |
Jour 4 :
Soleil, t° de l’air : 5° à 14°, t° de l’eau : 12°, vent du N-E : 10 à 15 km/h.
La nuit avait été venteuse et pluvieuse. Pourtant au matin à la mise à l’eau, nous avions eu droit à un important ensoleillement ainsi qu’à une hausse des températures. Le brochet y avait été sensible. Cela nous avait permis de réaliser rapidement trois 95+ dont un métré. Les combats avaient été d’une rare violence. Puis il nous avait fallu attendre le milieu de l’après-midi pour connaître une montée du vent qui nous avait permis de prendre coup sur coup un métré suivi d’un 98 cm. Pensant avoir terminé, nous avions été surpris de réaliser sur la route du retour cinq autres prises dont 114 cm pour un poids de 13 Kg. A ce moment, GMG nous avait bien fait rire en nous disant : laissez faire le Guilly !
10 prises | 90+ : 3 | 100 + : 3 |
Jour 5.
Soleil-nuage, t° de l’air : 4° à 15°, t° de l’eau : 12°, vent N-O : 10 à 15 km/h.
La nuit avait été froide et c’était également dans le froid que nous avions débuté. Nous avions décidé de prospecter un large et long poste que nous avions déjà pêché par le passé. Malgré cela, il avait fallu attendre la fin de la matinée pour connaître le début de l’activité. C’était en présence d’un Bass-boat de pavillon hongrois que nous avions commencé par la prise d’un métré. Il en avait été de même pour eux. Toutefois, il leur avait été difficile de résister à notre pression. Comme nous, ils avaient engrangé les prises à la différence que celles-ci étaient inférieures à 60 cm. En fin de journée, ils s’étaient rapprochés et GMG avait pu leur parler. C’était ainsi que nous avions appris qu’ils étaient des pêcheurs de compétition en repérage. Les écrans de sondeurs nous avaient étonnés, certainement des seize pouces. Mais contrairement à nous, ils avaient pêché avec des petits leurres. Bilan final, un métré et plus de vingt prises inférieures à 50 cm pour nos hongrois. Ils nous avaient également bien observés ainsi que compter nos prises. GMG n’avait pas pu résister de leur dire qu’ils n’étaient pas là pour casser la jeunesse.
11 prises | 95+ : 4 | 100 + : 2 |
Jour 6.
Soleil-nuage, t° de l’air : 4° à 13°, t° de l’eau : 12°, vent S-E : 10 à 20 km/h.
Durant la nuit, il avait plu et le vent avait changé de direction. Sur le premier poste visité, nous n’étions pas les seuls. Nous avions dû accepter de le partager avec quatre bateaux de nationalités étrangères. A l’exception du notre, ces bateaux de compétition étaient très bien équipés en livescope. C’était dans une ambiance tendue que nous avions ouvert le feu par la prise d’un 115 + suivi d’un 100+. Certainement stressés par ces deux prises réalisées par Anne, nos voisins avaient commencé à s’énerver ainsi qu’à très mal pêcher. Discrètement, ils nous avaient quittés au fil nos prises. Finalement, c’était sur un score de cinq prises que nous avions quitté cet endroit pour un autre encore plus fantasmagorique où nous avions réalisé en moins de deux heures sept prises inférieures à 114 cm. C’était là que nous avions terminé cette journée exceptionnelle ainsi que notre session !
12 prises | 95+ : 2 | 100 + : 4 |
Bilan final de cette session.
53 prises | 95+ : 17 | 100+ : 10 |
De cette session, nous avions encore une fois eu la confirmation que la condition de réussite était liée surtout à la météo ainsi qu’à la richesse piscicole de l’endroit.
Bilan 2024.
Hiver 2024 Janvier-février.
Total des prises (70+) en 14 jours de pêche : 99 dont 4 métrés inférieurs à 105 cm.
95+ : 17 | 100+ : 4 |
Printemps 2024.
Total des prises (70+) en 10 jours de pêche : 105 dont 12 métrés inférieurs à 129 cm.
95+ : 12 | 100+ : 12 |
Eté 2024.
Total des prises (70+) en 18 jours de pêche : 118 dont 11 métrés inférieurs à 115 cm.
95+ : 22 | 100+ : 11 |
Total 2024.
Total des prises (70+) en 42 jours de pêche : 322 dont 26 métrés inférieurs à 129 cm.
95+ : 51 | 100+ : 27 |
Questions à Alex et Anne.
Article paru dans le magazine Le Pêcheur Belge août 2024.
Alex et Anne, nous avons déjà évoqué à plusieurs reprises dans nos colonnes votre passion commune indéfectible pour la pêche du brochet. Pouvons-nous vous proposer, alors que nous avons franchi le pas de la transition numérique, de faire le point sur la manière dont vous considérez pour l’heure cette passion ?
Afin de nous faire comprendre par la nouvelle génération de pêcheurs, nous commencerons par un peu d’histoire sur l’évolution du pêcheur de brochet durant ces quarante dernières années en rivière et en fleuve. Semois, Ourthe et Meuse.
De 1980 à 1990.
La pêche au vif était la plus pratiquée en raison de sa simplicité, de son efficacité et de l’instant émotionnel produit par la disparition du flotteur. Elle était pratiquée principalement par les pêcheurs au poisson blanc qui en seconde ligne plaçaient une ligne au vif. A côté d’eux, il y avait les pêcheurs itinérants qui traquaient le brochet de poste en poste en pratiquant la pêche au vif et au mort manié. Ce mode de pêche stratégique demandait une bonne connaissance des lieux et permettait de réussir régulièrement des 80+ considérés à l’époque comme de très belles prises. Très physique, elle était pratiquée par une certaine élite du monde de la pêche. Il y avait également les pêcheurs passionnés uniquement par la pêche au leurre. Leurs résultats étaient généralement négatifs au regard des pêcheurs pratiquant le mort manié. Il semblait que ce genre de pêche venant des Etats-Unis depuis 1960 ne convenait pas au brochet, d’où son manque de pratique. Le Cash and Release n’existait pas. Quel que soit l’endroit, rivière ou lac, tout brochet maillé était tué et mangé lors d’un repas familial. La prise d’un brochet métré était rare en rivière mais moins en lac. Elle faisait à l’occasion l’objet d’articles dans la presse locale ou halieutique du pays.
DE 1990 à 2000.
Durant cette décennie, la pêche statique du brochet au vif s’était convertie en une pêche itinérante au vif. Véritable traque, celle-ci avait son matériel spécifique et ses modes d’approche bien définis dans tous les magazines halieutiques de l’époque. Pour les précurseurs de la pêche sportive du brochet que ce soit en rivière, en fleuve ou en lac, celle-ci devait se pratiquer au mort manié. Elle était de loin la plus efficace. Progressivement, les pêcheurs la firent évoluer en changeant le poisson mort par une cuiller ondulante ou par un leurre souple en forme de grosse virgule plus adapté à la pêche du brochet. Maniés de la même façon, ces deux leurres étaient aussi prenants. En ce qui concerne les leurres durs fabriqués en balsa ou en dérivés de plastique, les pêcheurs s’y étaient également intéressés en étudiant leurs utilisations. Le succès rapidement rencontré sur les gros brochets avait mis évidence leur efficacité surtout en été.
Concernant les techniques, la dernière apparue à ce moment avait été la pêche du brochet à la mouche. Considérée au départ comme peu sérieuse, elle avait trouvé rapidement sa place dans la hiérarchie des techniques de la pêche du brochet au fouet. A l’époque, notre champion belge Guido Vinck avait mis au point une mouche à brochet « La Picker’s Point ». Elle était destinée à la pêche du brochet dans les polders. L’ère de la pêche sportive du brochet était née.
De 2000 à 2010.
Avec l’arrivée de l’Europe ainsi que des compagnies aériennes « low cost », le pêcheur de brochet cloisonné à son pays était devenu rapidement un baroudeur capable d’adapter ses techniques sur d’autres types de brochet. Toutefois, si les brochets irlandais, écossais, danois, suédois et hollandais restaient des brochets, chacun d’eux avait un comportement particulier propre à ses eaux. En rivière à l’étranger, la pêche itinérante au mort manié, au leurre ou au fouet était également la meilleure approche pour la majorité des pêcheurs. Elle n’avait pas son pareil pour réussir à la condition de l’adapter à la saison ainsi qu’aux variations climatiques (pression atmosphérique, variation de température de l’eau et phase lunaire).
A l’étranger.
Le brochet en rivière étant plus réceptif que son homologue en lac, beaucoup y trouvèrent leur bonheur. Quelle que soit la technique, la règle essentielle était de soigner l’approche du poste en fonction du courant. En lac, il était nécessaire pour réussir de maîtriser la pêche en bateau et ses techniques de pêche. Toutefois, cela n’était pas suffisant car il était également important de tenir compte des facteurs climatiques influençant la tenue et l’activité du brochet. Quel que soit le moment, l’important était de faire la première prise et de l’interpréter, les autres brochets n’étant pas loin. En maîtrisant ces critères bien avant l’arrivée des échosondeurs, il était possible ainsi de savoir où les brochets se tenaient. Par temps froid et venteux, il était certain que le brochet se tenait à l’abri du vent dans les zones les plus chaudes et proche du fond. Une pêche maniée profonde était prenante. A l’inverse, par temps chaud et venteux, le brochet pouvait être partout (même en surface). La pratique d’une pêche à la traîne au moyen de leurres peu plongeants était la clé du succès… Mieux encore, la connaissance des courants chauds ou froids d’un lac propice au déplacement du poisson blanc et du brochet était le secret de la réussite de certains jours… Pour beaucoup de pêcheurs maîtrisant mal ces facteurs, les résultats étaient très souvent en dessous de leurs espérances.
Pour ces raisons, le pêcheur avait dû évoluer en étudiant les caractéristiques comportementales du brochet en fonction du plan d’eau. Convaincu qu’un brochet de rivière, de fleuve ou de lac ne réagissait pas de la même manière, il avait également dû adapter ses techniques de prospection, apprendre à choisir ses leurres et à les animer en fonction des endroits. A ce moment, la diversité des poissons nageurs et des leurres souples avait explosé au point qu’il était difficile de les choisir mais il était certain qu’il y avait toujours un leurre adapté à l’endroit et aux conditions du moment. Les pêcheurs l’avaient bien compris et également les détaillants qui en avaient tiré un vecteur commercial très payant.
En Belgique.
Cette décennie avait été frappée comme dans ses pays limitrophes par l’arrivée du cormoran. N’ayant pas de prédateur, ces oiseaux uniquement piscivores avaient rapidement colonisé les cours d’eau ainsi que les lacs et détruit quatre-vingt pourcents de la masse piscicole. A titre d’exemple, à l’époque, la production annuelle des étangs piscicoles français était de 7000 tonnes alors que la prédation du cormoran était estimée à 6500 tonnes pour un effectif de 100.000 cormorans…Les revendications bien présentées par les différentes associations du monde de la pêche au colloque de Strasbourg en 2005 n’avaient rien donné !
De 2010 à 2024.
Devant cette situation afin que notre passion se poursuive, nous avions décidé d’oublier la pêche en Belgique en continuant de la pratiquer en Irlande ainsi qu’aux Pays-Bas. Le progrès avait apporté beaucoup durant ces dernières années : qualité des bateaux, du matériel, des leurres, de l’électronique sans oublier la rapidité des infos météorologiques et des contacts entre pêcheurs. Grâce à cela et suite aux années du covid, le pêcheur avait évolué. Aujourd’hui, il est fréquent de voir des jeunes se mettre à pêcher et partager sur les réseaux sociaux leurs expériences et leurs photos de prises. C’est une réussite.
Qu’en est-il de vos lieux de pêche privilégiés ? Ceux-ci ont-ils évolué en fonction de vos expériences et de vos résultats ? Je crois savoir que vous avez une prédilection pour les séjours de pêche dans les pays proches.
En Irlande.
Avec la raréfaction du brochet en Semois, nous avions décidé en 1996 d’y pêcher de moins en moins et de pratiquer la pêche en bateau en Irlande du sud. A l’époque, le brochet y était encore abondant. Toutefois pour réussir, il était nécessaire d’avoir une embarcation sur trailer et de la mobilité apportée par un 4x4. En cherchant et avec un peu de chance, nous avions été accueillis chaleureusement par une famille irlandaise. Cela nous avait permis d’y installer une certaine logistique : matériel sur place, self-catering à disposition, bateau et assistance d’un Land Rover. Jusqu’en 2006, il était quotidien pour nous de faire plus de vingt 75+ par journée. Cela nous avait permis d’apprendre à pêcher efficacement et vite en lac. Puis avec l’arrivée des slaves, ce fut la destruction de ce paradis de pêche. Actuellement, il est toujours possible de faire par bateau une douzaine de brochets par jour mais ceux-ci sont majoritairement inférieurs à 70 cm ! Fin 2019, peu de temps avant la crise du covid, nous avions pris la décision d’abandonner la pêche dans le comté de Monaghan afin de la pratiquer sur de plus grandes étendues. Nous avions choisi le Lough Erne afin d’y pêcher dans un cadre naturel exceptionnel et poissonneux. C’est ainsi que nous avions fait la connaissance d’un pêcheur anglais passionné par la pêche du brochet. En partageant nos connaissances, nous avions gagné sa confiance. A partir de là, nos résultats sont revenus à la hauteur de nos attentes.
Aujourd’hui et depuis le réchauffement climatique, l’Irlande est une île soumise régulièrement à des tempêtes violentes qui perturbent fortement le poisson dont le brochet. Il faut une partie de chance pour y être dans de bonnes conditions. Cette année, le début de printemps a été perturbé par la tempête Kathleen. La pêche a été mauvaise durant le mois d’avril. Elle a repris ensuite positivement en mai jusqu’à la mi-juin. Il faut également savoir que de nombreux camps de pêche ont été installés par les français. D’où la tranquillité nécessaire à la pêche du métré n’y est plus ! Néanmoins lors de notre dernière session en mai, nous avons réalisé dix métrés dont trois 110+ en six jours de pêche.
Aux Pays-Bas.
C’est en 2006 que nous avions décidé de prendre la direction des Pays-Bas et de nous rendre à Medemblik, pays de Jan Eggers surnommé le furet des brochets. A ce moment, il y avait du brochet partout. Que ce soit à pied ou en bateau, il était fréquent pour nous de réussir de beaux scores. Puis, la loi concernant les travailleurs saisonniers changea et permit aux slaves de devenir sédentaires. A partir de là, nous avons connu un véritable appauvrissement. Actuellement, la condition de réussite est de pêcher les très grands plans d’eau tels le Haring Vliet, le Hollande Diep, le Volkerak ou plus vers le nord : le Vossemeer, le Noordeinde, le Drontemeer, le Veluwemeer sans oublier le Rhin, la Meuse, et certains canaux de la région d’Alkmaar. Ces quelques points de pêche sont poissonneux et surveillés. Ces endroits demandent une solide embarcation bien équipée électroniquement et beaucoup de temps !
Une ombre concernant l’avenir de la pêche du brochet est la présence grandissante du silure. De très gros sujets sont régulièrement pris. Pour certains pêcheurs hollandais, c’est une aubaine. Pour beaucoup d’autres comme pour nous, c’est une des causes de la raréfaction du brochet. La pêche dans les polders est devenue difficile. La raison essentielle est la surpêche exercée depuis les années du covid et aussi la présence du silure que nous avons remarqué cet hiver.
Quelles sont vos techniques favorites ? Vous arrive-t-il encore de pêcher à partir du bord de l’eau ?
En bateau.
Lors de nos sorties, nous débutons par une pêche en traîne lente dont la vitesse est inférieure à 2 km/h. Cela nous permet de situer l’agressivité du brochet et de tester notre sélection de leurres du moment. Ensuite en fonction du poste, de son encombrement ou d’une zone herbeuse, nous arrêtons afin de pêcher en lancer ramener en lançant peu. Si le brochet est attaquant, il se manifeste. Actuellement, nous n’utilisons pas de Livescope par respect pour le brochet et aussi pour le caractère durable de la pêche sportive.
A pied.
Comme nous l’avons dit dans des précédents articles, nous pêchons ou plus exactement traquons le brochet à pied le long des canaux et polders hollandais. C’est une pêche qui nous rappelle celle de la truite fario en rivière ardennaise. La technique est celle du lancer ramener. Le brochet a toutes ses chances de passer inaperçu. C’est la qualité du pêcheur qui fait la différence c-à-d le sens de l’observation et de l’approche.
Les cuillers tournantes ou ondulantes font-elles toujours recette ou sont-elles détrônées par les leurres souples ou encore les poissons-nageurs ?
Concernant le brochet, le choix du leurre est essentiel et doit se faire en tenant compte de la luminosité, de la couleur de l’eau, du niveau de tenue du brochet et du milieu dans lequel il vit zone encombrée ou herbeuse.
Les leurres métalliques.
Les cuillers ondulantes efficaces par le passé sont totalement oubliées par beaucoup de pêcheurs. Toutefois, il est toujours intéressant d’en avoir lorsque les brochets sont en dessous des boules de poisson fourrage. Le fait de faire passer une ondulante à travers cette masse peut inciter le brochet à attaquer. De même, lorsque le brochet est sur le fond et inactif, le pêcher à la cuiller ondulante est encore l’une des meilleures façons de le provoquer.
Quant à la cuiller tournante associée à un streamer articulé et la cuiller tandem, elles font toujours des merveilles sur le brochet dans les polders mais nous les utilisons très peu. A savoir les cuillers tournantes ont toujours beaucoup de succès en Irlande dans le cadre de la pêche en lac à la grosse truite fario pouvant atteindre les 80 cm. Cela existe encore !
Dans cette catégorie, il faut ajouter les spinnerbaits et les chatterbaits. Ceux-ci permettent de pêcher les zones encombrées mais aussi de peigner les zones larges en début de saison.
Les poissons-nageurs et les leurres souples.
Le choix du leurre se fera en fonction de l’humeur du brochet et de la taille recherchée. Si le brochet est attaquant et que l’objectif est de trouver du plaisir, il est conseillé d’utiliser un leurre dur de type swimbait ou crankbait de taille inférieure à 14 cm en teinte FT. Si les conditions se prêtent à la pêche du métré, il est conseillé de pêcher au leurre souple mais cette fois, la taille du leurre sera supérieure à 18 cm pour une pêche en lancer ramener et supérieure à 25 cm pour une pêche à la traîne. La teinte sera également déterminante mais elle est plus facile à trouver car elle se limite aux teintes naturelles.
Les hybrides.
Ces leurres composés d’une partie dure et d’une seconde en plastique sont des aimants à brochet. Quel que soit le mode pêche utilisé et les conditions climatiques, ils sont opérants et conduisent au succès. A cela, il faut ajouter qu’ils peuvent être facilement customisés et devenir pour chaque pêcheur un leurre unique et prenant. Ils font partie de notre sélection de leurres.
Comment les sélectionner :
En début de printemps : Au gros leurre souple, il a faim.
En fin de printemps : Au leurre dur, il a besoin d’être provoqué en le recherchant au moyen de jerkbaits, de crankbaits, de spinnerbaits sans oublier les leurres hybrides.
En été : Ne pas le pêcher durant les mois chauds. Il est fragile car il est cardiaque.
En septembre : Il est redevenu attaquant et chassant dans les alvins. Il est conseillé de le rechercher au moyen de crankbaits.
En automne : Il a besoin de faire des réserves. Il faut le rechercher au moyen de gros leurres souples, de swimbaits ou d’hybrides.
Couleur : FT dans les fonds inférieurs à 4 m et naturel pour le reste.
Chaque année sur notre site, nous revisitons notre rubrique « Leurres » en y renseignant les leurres qui nous ont conduit au succès.
Vous visez particulièrement les brochets métrés ou n’est-ce pas nécessairement le cas ?
Il y a deux possibilités à la pêche du brochet. Si vous cherchez le plaisir d’avoir des attaques alors il est nécessaire de pratiquer sur des eaux plus restreintes. Dans ce cas, les prises seront inférieures à 90 cm. Le brochet métré y est également mais il se fait beaucoup plus discret en se nourrissant notamment de brochetons. Ceci est à tenir en compte si vous désirez réussir à prendre plus gros. Maintenant si vous cherchez le métré, il est conseillé de s’orienter vers les grands plans d’eau réputés en gros brochets. Dans notre cas, nous fréquentons ces deux zones en fonction de la saison et de la météo en le recherchant en été sur les cassures enherbées tôt le matin ou tard le soir tandis qu’en hiver, nous nous orientons vers les ports et zones profondes. Dans notre bilan annuel, nous comptabilisons uniquement les brochets au-dessus de 70 cm. Concernant nos belles prises, notre taille minimum est 95 cm. En 2021, 2022 et 2023, nous avons réalisé respectivement : 15, 39 et 34 métrés pour 1001 prises. Cela signifie un brochet métré toutes les 12 prises. A voir nos scores, nous pensons avoir évolué avec notre époque.
Lequel ou laquelle de vous deux a réalisé la plus grande capture ?
L’un de nos plus beaux brochets a été pris récemment sur les eaux hollandaises par Anne et nous en sommes fiers. Toutefois, il faut savoir qu’à partir du moment où nous sommes à la pêche, il n’y a pas d’individualité entre nous. C’est une équipe qui pêche. La réussite de l’un fait le bonheur de l’autre, notre objectif étant de réussir en pêchant proprement c-à-d restriction de l’armement du leurre, combat court et rapidité photographique ! Il faut savoir qu’un brochet monté dans le bateau doit être remis à l’eau en moins d’une minute. Il a été établi qu’au-delà de ce temps, le brochet repartira mais pour mourir !
Du rêve à la réalité.
A l’ouverture 2024 de la pêche du carnassier aux Pays-Bas, nous avions décidé de débuter par un secteur pouvant abriter de gros brochets. Malheureusement une fois embarqués, nous avions directement observé sur nos sondeurs l’absence de poisson et par conséquent de brochet, la pêche professionnelle étant passée par là. En naviguant, nous avions fini par trouver deux sections poissonneuses. Cela nous avait permis de réaliser quelques prises avant d’être rattrapés par un violent orage qui avait mis fin à notre ouverture et à notre espoir d’attraper le métré si cher à notre fierté.
Le lendemain, nous nous étions dirigés vers l’endroit où nous avions arrêté la veille. Nous étions certains de trouver du brochet voire du gros brochet. Malgré la richesse de l’endroit et du temps que nous avions mis à le prospecter, nous avions dû nous contenter pour la seconde fois de modestes prises. Découragés, nous avions compris que le gros brochet n’était pas là et qu’il était nécessaire de le rechercher peut-être dans des zone plus favorables c-à-d plus profondes. Malgré nos recherches sur de tels lieux, nous étions restés également sans succès. Dégoûtés, nous avions décidé de prendre la route du retour en nous enfermant dans une pêche lente et silencieuse à la traîne, le but étant de trouver un brochet actif en suivant les cassures ou les herbiers. C’était sur un de ces lieux que ma partenaire avait répondu par un ferrage sec à une puissante attaque qui s’était suivie d’un énorme remous. Certaine de tenir un très gros brochet, elle m’avait demandé de reculer vers lui tandis qu’elle le tenait en respect. En agissant de la sorte, sans le brusquer, ce brochet n’avait pas compris qu’il était pris. Glissé et renfermé dans notre épuisette Big Pike, il s’était débattu avec force et violence. Calmé, nous avions pu ensuite le monter dans le bateau. Décroché, mesuré et photographié, nous avions pu contempler rapidement sa tête énorme ainsi que sa mâchoire inférieure laissant apparaître une rangée de dents effilées, coupantes et impressionnante. Remis à l’eau, nous l’avions regardé partir et s’enfoncer calmement dans les herbiers. Quant à ma partenaire, elle avait vécu une expérience unique qu’elle n’oubliera jamais. La session suivante, elle avait réalisé dans des conditions similaires un brochet plus petit de 124 cm !
A plusieurs reprises, je vous ai entendu parler de raréfaction du brochet même dans des pays qui sont connus pour être un Eden de leur pêche ? Vos résultats de pêche sont-ils symptomatiques de cette diminution ? Quelles en sont, selon vous, les causes avérées ou probables ?
Nous pensons avoir été clairs concernant cette triste réalité. Nous ne rentrerons pas dans une énumération des causes. Ce serait trop long. Cependant là où il y a une gestion, il y a du poisson et des pêcheurs. C’est un besoin naturel ! En 2023, nous avons terminé sur un total 336 prises pour 78 prises supérieures à 95 cm c-à-d pratiquement un brochet sur quatre au-dessus de 95 cm. C’était une bonne année pour la pêche du brochet mais les conditions climatiques avaient été mauvaises en automne d’où moins de prises. Actuellement, nos résultats sont liés aux conditions climatiques rencontrées.
Que pensez-vous de la mesure qui sera en application à partir du 1er janvier 2025 en Wallonie, d’interdiction de prélèvement du brochet en eaux calmes, mesure qui devrait s’accompagner d’un monitoring.
Nous applaudissons cette mesure et nous espérons qu’elle s’étendra à toutes les eaux de la Wallonie. Il est fréquent pour nous de rendre visite à des pêcheurs au lac de l’Eau d’Heure à dix minutes de chez nous. Nous les avons vus réussir et remettre leurs prises spontanément à l’eau. Ceux-ci avaient tous pratiqué la pêche à pied en Hollande. Déçus, ils nous avaient confiés qu’ils étaient de moins en moins intéressés de s’y rendre afin de pêcher uniquement en Belgique.
Selon vous, nos eaux calmes sont-elles, à ce point, pauvres en brochets ?
A l’exception de certains lacs comme le lac de la Vierre situé au sud du village belge de Suxy, nous disons que nos eaux calmes sont généralement pauvres et gérées insuffisamment en raison de l’impact du cormoran, véritable fléau sur tous les poissons dont le brochet. Pourtant, nous restons optimistes car si nous regardons la gestion du lac de Madine en France et d’autres lacs, nous pouvons dire que les français parviennent à rendre leurs lacs poissonneux. Alors pourquoi pas chez nous, nos eaux sont aussi valables et méritent une telle gestion.
Evolue-t-on inexorablement vers une interdiction de la pêche au vif ? Qu’en pensez-vous ? Les défenseurs des pêches ancestrales sont-ils les derniers Mohicans ?
Nous avons commencé cet article par l’évolution de la pêche du brochet en Belgique. C’est important de la connaître car son histoire permet à la nouvelle génération des gestionnaires halieutiques d’éviter les erreurs du passé. C’est pourquoi nous sommes certains que la pêche au vif sera bientôt oubliée par la jeune génération qui a compris que la pêche au leurre répond à leur besoin et permet aux gestionnaires de mieux gérer.
Que donneriez-vous comme conseil à un jeune qui voudrait débuter dans la pêche du brochet ?
De façon générale, nous lui disons que la pêche est un loisir sportif et naturel qui a sa place dans notre société. En la pratiquant de façon propre, il devient un défenseur de la nature. D’un point vue technique pour la pêche du carnassier, nous lui conseillons de s’équiper d’un float tube motorisé équipé d’une assise aluminium offrant du confort et de la sécurité et de lire régulièrement un maximum de revues halieutiques de qualité dont Le Pêcheur Belge.
Parlez-nous de votre site internet « La passion du brochet » ? Vous y consacrez beaucoup de temps et d’énergie ? Ce site répond-il à vos attentes ?
La passion du brochet est notre site consacré à la connaissance du brochet ainsi qu’à sa pêche en rivière, en fleuve, en lac, en canal et en polder. Depuis sa création, il est devenu une référence et consulté encore aujourd’hui par de nombreux pêcheurs, des rédacteurs halieutiques ainsi que des guides. Il a reçu plus d’un million de visites, est le miroir de nos aventures et reste toujours d’actualité.