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Sessions hivernales 2023 dans les petits canaux et les polders.
Durant les mois d’hiver, le métabolisme du brochet est au ralenti. Cependant, il reste actif mais dans une moindre mesure. De ce fait, il y a beaucoup plus de mauvais jours que de bons. C’est en début et fin de journée qu’il est le plus facile à tromper.
Au fil des semaines et en fonction de la température de l’eau, ils se regroupent progressivement dans des lieux calmes. Il est important de les connaître si on désire le pêcher avec succès.
En-dessous de 8°, il devient léthargique et avare de mouvements !
Quoiqu’il en soit, en hiver, les conditions de réussite seront de soigner l’approche et de pratiquer par temps calme une pêche lente voire quasi statique en utilisant un poisson nageur de type jerbaits minnow suspending et par temps venteux un swim&jerk. Dans les polders plus profonds, l’utilisation d’un leurre anguiforme ou hybride ramené lentement au-dessus du fond fera aussi l’affaire.
C’est également un bon moment pour le rechercher au moyen d’un streamer articulé. L’intérêt étant que celui-ci se déplace plus efficacement qu’un leurre souple. Par luminosité normale, le blanc cassé est la couleur de base. Elle sera contrastée par du rouge, du chartreux ou de l’orange lorsque celle-ci diminue.
Concernant les canaux hollandais, il est conseillé de le pêcher au mort posé ou à la traîne au moyen d’un livescope afin de le traquer en direct où il est.
Echelle des prises en polders : Taille moyenne : 65 +. Belle prise : 75 +. Très belle prise : 85+. Exceptionnelle : 95+.
Première sortie.
Durant les jours précédents, le temps avait été nuageux. Les vents modérés à forts d’ouest avaient réchauffé l’atmosphère en apportant régulièrement de la pluie.
Météo : Nuage-soleil, t° de l’air : 9°, t° de l’eau : 8°, vent d’O de 20 à 65 km/h, hPa :1015, premier quartier.
Jour 1 : Le froid (5° jour) ainsi que le manque de vent avaient littéralement plombé l’activité du brochet. Il nous avait fallu attendre le milieu de l’après-midi pour réaliser trois prises. Encore une fois à pareille époque, nous avions trouvé beaucoup de barrières fermées et cadenassées, l’un des propriétaires nous expliquant que voir passer plus de quatre équipes de pêcheurs par jour sur son terrain était beaucoup trop ! Journée difficile.
Jour 2 : Cette fois, les vents forts d’ouest avaient apporté avec eux de la chaleur et réchauffé rapidement l’atmosphère (9° jour). Le brochet en avait été réceptif. Sur les parcours visités, nous avions eu des attaques. En fin de journée, nous avions connu le temps fort tant attendu et terminé sur un score de neuf prises dont un 90+. En d’autres temps, dans de pareilles conditions, nous aurions certainement atteint les vingt prises. Ici, nous avions raté peu et nous pouvions être satisfaits de notre résultat en fonction du nombre de pêcheurs que nous avions croisés. Journée positive.
90+ : 1 | 95+ : 1 |
Deuxième sortie.
Durant les jours précédents, les vents forts d’ouest avaient apporté de fortes dépressions ainsi que des fronts chauds.
Météo : Nuage-soleil, t° de l’air : 10°, t° de l’eau : 8°, vent d’O de 20 à 40 km/h, hPa :1015, lune blanche.
A l’exception de la lune blanche, nous avions eu des conditions optimales pour réussir. Pourtant, nous avions galéré toute la journée pour réaliser quatre prises. A la nuit tombante, nous avions connu un temps fort qui avait permis d’ajouter deux 75+ au compteur. Sous l’effet lunaire, les brochets étaient certainement devenus capricieux et peu réactifs. Journée décevante mais aussi d’étude comportementale du brochet.
90+ : 1 | 95+ : 0 |
Troisième sortie.
Durant les jours précédents, le ciel avait été nuageux à couvert avec des pluies abondantes. Les maximas, le long des côtes hollandaises, avaient été de 11° avec des vents de S-O variant de modérés à forts.
Météo : Nuageux, t° de l’air : 10°, t° de l’eau : 8°, vent d’O à S-O de 35 à 65 km/h, hPa :1010, dernier quartier de lune.
Pour ces trois jours de pêche, nous avions tracé quatre circuits de pêche regroupant une partie de nos meilleurs spots à gros brochets. A notre arrivée, nous avions trouvé des polders et canaux remplis au maximum de leur contenance, certains débordant. A l’exception de quelques endroits, les eaux étaient fortement piquées et non praticables.
Jour 1 : En pêchant ces exceptions, nous avions trouvé en milieu d’après-midi des brochets réceptifs. Cela avait permis à ma partenaire de réaliser cinq prises dont deux métrés. Elle avait eu le mérite d’y croire en pêchant de façon quasi statique chaque poste. Journée exceptionnelle.
Jour 2 : Les vents tempétueux ainsi que les très fortes averses nous avaient contraints à attendre la fin de l’après-midi pour tenter notre chance sur un parcours que nous avions oublié depuis longtemps. Nos premiers lancers avaient été positifs et avaient rapporté deux prises correctes. Sortie positive.
Jour 3 : Les vents tempétueux nous avaient contraints de nous replier en ville. Là, nous savions que nous n’avions aucune chance de trouver du 95+. Toutefois, les huit attaques nous avaient permis de réaliser cinq 80+. Journée positive.
90+ : 1 | 95+ : 2 |
Quatrième sortie.
Durant les deux semaines qui avaient suivi notre dernière sortie, il avait neigé et gelé. Ensuite les maximas avaient oscillé entre 6° et 9°. Quant au vent, il avait été très souvent d’ouest et assez fort.
Météo : Nuageux, t° de l’air : 10°, t° de l’eau : 8 °, vent d’O à S-O de 35 à 65 km/h, hPa :1010, dernier quartier de lune.
Jour 1 : Après un timide début d’activité au lever du jour, il nous avait fallu attendre le milieu de l’après-midi pour qu’elle reprenne en augmentant jusqu’à la tombée de la nuit. Nous avions terminé sur un score de huit prises dont deux 90+, nos streamers ayant été mis à dure épreuve. Journée positive.
Jour 2 : L’absence de vent et de luminosité avaient conduit à une journée de galère où ma partenaire avait poursuivi jusqu’à la tombée de la nuit. Moment où elle avait réalisé trois prises. Journée de bagne !
Jour 3 : En fin de nuit, nous avions été réveillés par de fortes averses suivies d’un vent fort d’ouest qui n’avait pas perdu de sa puissance durant toute la journée. Dès nos premiers lancers, nous avions compris que celui-ci avait bousculé le brochet qui était devenu attaquant. En fin d’après-midi, nous avions terminé sur un score de douze 75+. Cette sortie nous avait permis de scanner littéralement les lieux visités et de répondre à nos points d’interrogation, certains polders étant totalement vides de brochet… Journée exceptionnelle pour beaucoup de pêcheurs.
Jour 4 : Les conditions de pêche étaient restées positives ainsi que l’activité du brochet. Nous avions terminé cette session par la visite d’un polder dont nous connaissions la réputation. Les attaques n’avaient pas manqué et nous avaient permis de réaliser cinq 75+ dont un 90+ et deux 95+. Journée exceptionnelle.
90+ : 2 | 95+ : 4 |
Cinquième sortie.
Durant les jours précédant notre dernière sortie, il avait fait ensoleiller. Les températures avaient oscillé entre 6° et 14°. Quant au vent, il avait été très souvent d’ouest et faible.
Météo : Nuageux, t° de l’air : 10°, t° de l’eau : 10 °, vent d’O à S-O de 35 à 60 km/h, hPa :1010, lune noire.
Jour 1 : C’était dans la pénombre du matin et les vents forts d’ouest que nous avions débuté. A la fin de ce premier parcours, nous avions terminé sur un score de quatre prises pour trois 90+. Visiblement le brochet était attaquant. Le deuxième temps fort, nous l’avions connu en fin d’après-midi le long du dernier polder visité. Deux 95+ avaient été portés au compteur qui affichait les huit prises. C’était sur une note d’optimisme que nous avions arrêté. Journée exceptionnelle.
Jour 2 : Pour cette deuxième journée, nous avions décidé de rendre visite à un polder situé en Gueldre, les caractéristiques de celui-ci étant sa longueur, sa largeur ainsi que sa profondeur. Sur place, nous avions trouvé les mêmes conditions climatiques que la veille c-à-d. vent fort d’ouest et temps gris. En exploitant les vagues et en pratiquant une pêche erratique au moyen de leurres anguiformes, nous avions réussi à prendre cinq 85+ dont trois 95+. Journée exceptionnelle.
Jour 3 : Les conditions climatiques n’étant pas changées, nous avions de nouveau retrouvé des brochets actifs jusqu’en milieu d’après-midi. Ensuite, les vents d’ouest avaient laissé place à des vents de nord-est. Là, nous avions vu directement l’activité chuter. A ce moment, nous avions pris la décision de nous rendre sur un tronçon de polder intéressant par sa profondeur et son poisson fourrage, celui-ci étant uniquement accessible à pied. Cela avait été payant et avait permis de réaliser le métré de la journée. Nous avions terminé sur un score de treize 75+. Journée exceptionnelle.
Pour les trois derniers jours de ces sessions hivernales, nous avions misé sur une prospection des polders et canaux de la périphérie d’Alkmaar. Lors de notre début ainsi que durant les journées qui suivirent, nous avions été interpellés à plusieurs reprises par de nombreux passants inquiets de nous voir pêcher. Pour ces personnes, nous étions en train de perdre notre temps et nous n’avions aucune chance de réussir un beau poisson. En raison de ces conseils, nous avions pris la décision de prospecter en pêchant uniquement les lieux accessibles en hiver. Au bout de notre périple, nous avions réalisé cinq prises dont deux 110+. Cela avait été pénible mais payant !
90+ : 1 | 95+ : 10 |
Hiver 2023.
Total des prises (70+) en 16 jours de pêche : 89 dont 6 métrés.
90+ : 6 | 95+ : 17 |
En raison du manque de brochet sur les lieux visités, il avait fallu nous appliquer pour réussir de beaux poissons.
Pêche en polders
Un certain envasement.
D’après nos observations, nous étions certains que beaucoup de polders étaient envasés à l’intérieur des terres. Heureusement depuis fin 2022, beaucoup d’entre eux ont été remis en ordre. A long terme, cela sera positif.
Le cormoran très présent.
L’espace de vie étant réduit, le poisson dont le brochet a été facilement détruit par le cormoran. Celui-ci est très présent dans les polders. A notre connaissance, aucune mesure de régulation n’a été mise en application.
Les écrevisses en augmentation.
Un autre facteur qui ne fait que croître et réduire le poisson est la densité des écrevisses. Pour nous en convaincre, nous avons surveillé les nasses à écrevisses placées par les riverains. Celles-ci se remplissent de plus en plus vite. Certes le brochet s’en nourrit mais à long terme, il se fera détruire.
Le nombre de pêcheurs sans cesse croissant parmi eux les slaves.
Depuis la pandémie du covid, le nombre de pêcheurs n’a fait que croître ainsi que la pression de la pêche. Elle est devenue quasi quotidienne de jour comme de nuit et partout (Float Tube). Bien que nous n’ayons jamais rien observé, il est certain, à l’écoute des riverains, que le prélèvement par les polonais est régulier. Plus grave, ceux-ci tentent actuellement auprès des passants de justifier leurs actes en remettant en question le cash and release en s’appuyant sur le bien-être du poisson. Attention, cela semble prendre racine !
La conséquence.
A l’exception de quelques localités au nord des Pays-Bas ainsi que de rares endroits très souvent privés, cela a eu pour effet de réduire fortement la population du poisson et du brochet. Actuellement, nous considérons que 80 % des polders que nous fréquentons sont vides. Toutefois, l’immensité des polders permet encore aux pêcheurs chanceux ou talentueux de s’en sortir mais plus pour longtemps. Anne et Alex.