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Pêche du brochet : en rivière, en lac et en canaux.

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Session printanière.

 Dans le cadre de la crise liée au coronavirus, le gouvernement belge avait décidé d’interdire tous les voyages non essentiels vers l’étranger, jusqu’au 15 juin compris. Cela avait mis un terme à nos sessions printanières en Irlande et aux Pays-Bas.

Sessions estivales 2020.

Pêche dans les canaux, lacs et fleuves hollandais.

En raison de la libre circulation dans les pays limitrophes du Benelux, nous nous étions rendus le samedi 13 juin aux Pays-Bas afin de nous procurer les cartes d’entrée de différentes marinas et de rendre visite à l’une des grandes enseignes halieutiques hollandaises. Sur place, aux abords des mises à l’eau, nous avions été étonnés de voir une multitude de remorques allemandes et parfois belges. En suivant le Waal (Rhin), nous avions remarqué qu’il y avait effectivement du monde sur les postes de pêche. Nous avions rapidement compris ce qu’il s’y passait et c’était en spectateurs que nous les avions regardés…

Première sortie.

L’ouverture des frontières étant fixée au 15 juin, nous avions encore dû patienter jusqu’au 19 pour faire notre ouverture aux Pays-Bas. C’était à cette date que nous nous étions mis en route à la première heure. Sur place, nous étions seuls et c’était dans le noir que nous avions glissé notre bateau à l’eau. Les conditions climatiques précédant cette sortie avaient été positives et elles l’étaient restées durant cette journée.

Il était 4h45 au moment où ma partenaire avait débuté par un court lancer afin de vérifier la nage de son leurre. Elle était loin de se douter qu’elle allait commencer par la prise d’un métré.

Par la suite, il avait fallu attendre le deuxième secteur ainsi que le milieu de la matinée pour réussir une seconde prise au moyen d’un leurre hybride. Comme sur le secteur précédent, nous n’avions eu qu’une seule attaque. Cela n’était pas normal. Après réflexion, nous avions compris que le brochet était en poste, prêt à attaquer mais aussi à disparaître à la moindre erreur de notre part. C’était pourquoi nous avions arrêté le lancer ramener trop bruyant afin de nous mettre en mode traîne maniée, ceci au moyen de gros leurres souples réglés à une profondeur de nage de deux mètres car nous étions également certains que le brochet se tenait embusqué à moins de trois mètres de profondeur.

En agissant de la sorte, nous avions augmenté rapidement le nombre de prises mais les tailles avaient diminué (70+). Alors que nous approchions de midi et que j’étais occupé à remettre à l’eau notre huitième prise, j’avais laissé le bateau en dérive. Cela avait permis à ma partenaire de continuer à pêcher. C’était ainsi qu’elle avait provoqué et ferré son premier gros de gros de la saison. Bien qu’impressionnant par sa longueur, la carrure de ce brochet l’était d’autant plus.

Par la suite, l’activité était retombée. Il avait fallu attendre la fin de l’après-midi pour qu’elle reprenne. Cela avait permis de porter d’autres brochets à notre actif dont un dernier métré plus modeste mais bien de saison. Sur la route du retour, nous avions retrouvé deux de nos brochets morts. Remis directement à l’eau, ces deux poissons étaient pourtant bien repartis. Il était certain que le choc thermique donné lors de la mise au sec en était l’explication. Le soir à la marina, nous avions reçu un message relatant le même type d’accident. Frustrés, nous avions alors décidé de suspendre nos sorties comme beaucoup de pêcheurs hollandais !

Total des prises (70+) : 16 : 11<80 cm, 84 cm, 97cm, 100 cm, 102 cm et 121 cm.

Météo : nuage-soleil, t° de l’air : 19°, t° de l’eau : 23°, vent léger d’ouest de 19 à 38 km/h.

Nous ne nous attendions pas à réussir notre ouverture 2020, vingt et un jour après la date officielle. Cette réussite, nous l’avions due à un alignement exceptionnel de conditions :

  1. Vent d’ouest et pluie fine durant la semaine précédant cette sortie.
  2. Secteur visité non pêché durant la semaine.
  3. Cycle alimentaire du brochet.

En ce qui concerne la mortalité constatée, il faut savoir que le brochet est un poisson très solide sauf lorsque la température de l’eau dépasse les vingt degrés. A ce stade, il devient fragile. Très souvent, remis à l’eau, il se bloquera dans les herbiers pour mourir et servira de nourriture aux écrevisses.

Dans ces conditions, il est conseillé :

  1. D’utiliser une large épuisette à grandes mailles plastifiées.
  2. De le laisser récupérer en lui apportant de l’oxygène.
  3. De le décrocher sans le sortir de l’eau et si nécessaire de couper la branche du triple afin d’éviter une hémorragie souvent mortelle ou mieux encore utiliser un triple sans ardillon par leurre. Ce que nous faisions avant en Irlande.

Le plus simple est de l’oublier durant cette période.

Deuxième sortie.

Durant la première quinzaine de juillet, nous avions connu un important anticyclone qui avait apporté avec lui des vents froids oscillant d’ouest à est. Ceci avait eu pour conséquence de refroidir considérablement l’atmosphère. Devant cette opportunité, nous avions pris la décision de nous rendre aux Pays-Bas. Sur place, nous y avions constaté un très net rafraichissement des eaux, celles-ci étant inférieures à 18° à moins d’un mètre de profondeur. Ce qui nous avait permis de pêcher positivement.

Jour 1 : Les conditions climatiques avaient été également positives durant toute la journée, vents soutenus soufflant en rafales. Sur les postes classiques, nous étions restés sans attaque et avions compris que nous n’avions aucune chance de faire une prise sur ces endroits.

Pour réussir, nous avions été obligés d’orienter nos recherches là où les autres s’étaient abstenus de pêcher. Pour cela, nous avions opté pour une pêche difficile et fatigante le long ou dans les herbiers. En pratiquant de la sorte, nous avions bien réussi. A la fin de la journée, nous avions terminé sur un score de douze 70 + dont 104 cm. En gros brochets, nous aurions pu mieux réussir car par deux fois, le triple pourtant de qualité s’était ouvert lors de puissants rushs au bateau. En observant l’armement, nous avions compris que celui-ci avait souffert lors de prises précédentes… Toutefois, nous étions heureux de les avoir rendus attaquants et combattus jusqu’au bateau !

Météo : nuage-soleil, t° de l’air : 19°, t° de l’eau : 18°, vents oscillant d’ouest à est de 19 à 38 km/h.

Jour 2 : Le manque de vent avait rendu la pêche mauvaise et c’était sur un score de cinq 70+ que nous avions terminé cette journée.

Météo : Soleil, t° de l’air : 21°, t° de l’eau : 18°, vents faibles du nord.

Total des prises (70+) : 17 : 14<80 cm, 86 cm, 90cm et 104cm.

Nos prises avaient été faites aux leurres durs de type suspending, ici l’X-RAP Jointed Shad en teintes HTP et HH travaillé en action lente indispensable pour réussir dans ces conditions.

Troisième sortie.

Durant la deuxième quinzaine de juillet, l’important anticyclone que nous avions connu auparavant était resté. La température restant fraîche la nuit, les eaux des grands plans d’eau étaient également restées à une température de plus ou moins 20°. Il était certain que nous avions encore toutes nos chances de réussir en pêchant :

  • Des postes peu fréquentés.
  • En inversant les modes de pêche c-à-d en pêchant au lancer ramener sur les postes pêchés à la traîne et inversement.
  • En utilisant des leurres utilisés avec succès par le passé et oubliés aujourd’hui !

Jour 1 : Nous étions restés sans attaque sur les premiers postes visités, ceux-ci paraissant désertés par le poisson. C’était en milieu de matinée que nous avions réalisé trois 70+ sur un poste nettement retiré de la navigation de plaisance. Ceci nous avait permis de comprendre que nous allions devoir les rechercher sur ces endroits. C’était ainsi que nous avions réalisé treize prises inférieures à 96 cm en quatorze heures de pêche.

Jour 2 : Nous avions décidé pour cette journée de remonter vers le nord afin de pêcher une très large rivière. Sur place à cinq heures du matin, c’était en présence de pêcheurs allemands et hollandais que nous avions mis à l’eau. Dès notre déplacement, nous avions été séduits par la quantité de poissons échosondés ainsi que par le nombre de pêcheurs au feeder. Nous avions décidé de pêcher un seul poste bordé d’un côté par un large chenal profond et de l’autre par un haut fond herbeux. C’était là que nous étions certains de pouvoir croiser un 95+. C’était en présence d’un bateau allemand et de deux kayaks de pêche hollandais que nous avions passé la journée. Il nous avait fallu attendre midi pour réaliser la première prise, un métré longiforme de 104 cm. Puis nous étions restés sans attaque jusque quinze heures. C’était à ce moment que le brochet s’était montré actif tout en restant méfiant. Cela nous avait permis de réaliser un second métré de 101 cm. C’était à ce moment que les allemands nous avaient quittés…Sur la route du retour, une troisième prise avait été faite mais cette fois de 86 cm. En ce qui me concernait, le peu d’attaques que j’avais eues ne m’avaient pas permis de réussir ainsi que les autres pêcheurs. Encore une fois le choix du leurre avait été déterminant ainsi que l’entêtement de ma partenaire.

Jour 3 : L’absence de vent, l’ensoleillement et la limpidité des eaux avaient réduit nos chances de succès. Toutefois, en fin d’après-midi, nous avions pu réaliser cinq 70+.

Total des prises (70+) : 21 : 17<80 cm, 86 cm, 96cm, 101et 104 cm.

Météo : nuage-soleil, t° de l’air : 19°, t° de l’eau : 20°, vents oscillant d’ouest à est de 19 à 38 km/h.

Nos prises avaient été faites au moyen de l’X-RAP Jointed Shad en teinte HH ainsi que de 3D Hard Eel 25 cm en teinte Burbout.

Quatrième sortie.

Cette fois nous étions à la mi-août pour une session de deux jours. Afin d’éviter les zones orange (Covid-19), nous avions été obligés d’oublier nos zones de pêche en remontant vers le nord. Les semaines précédentes avaient été caniculaires (36° jour) et peu propices à l’activité du brochet. Par habitude, nous avions décidé de reprendre. Il était évident que les conditions n’étaient pas au rendez-vous et c’était avec une certaine appréhension que nous avions abordé ce séjour. Sur place, nous y avions trouvé des eaux à 28° mixées par une imposante et prestigieuse navigation de plaisance, reflet du niveau de vie de nos voisins hollandais

Lors de la première journée, nous n’avions pas été les seuls à avoir repris et à avoir galérés. Le soir à la mise à l’eau, les résultats s’étaient limités à une prise par bateau. En raison des conditions, nous n’avions pas pêché le second jour.

Total des prises (70+) : 1 : 76 cm.

Météo : Soleil, t° de l’air : 27°, t° de l’eau : 28°, vents du S à S-O.

Cinquième sortie.

La dernière semaine aoûtienne avait été plus froide (14° nuit et 21° jour) et plus propice à l’activité du brochet. En raison de la semaine précédente, c’était avec une certaine inquiétude que nous avions décidé de visiter la Merwede*. Sur place, nous avions trouvé des eaux plus fraîches à une température oscillant entre 16° et 22°.

La Merwede* est une rivière néerlandaise faisant partie du delta de la Meuse et du Rhin.

Jour 1 : Pour cette journée, nous avions démarré seuls aux premières lueurs du jour. Toutefois, cela n’avait pas été positif et nous étions restés sans attaque jusqu’en fin de matinée. C’était à ce moment que nous avions pu réaliser deux prises dont un 95+ sur un poste aux eaux légèrement piquées par l’effet mécanique du vent.

Le temps devenant de plus en plus orageux, nous avions décidé de nous rapprocher de notre point de départ. Il était un peu plus de quatorze heures au moment où nous avions abordé une très bonne zone à brochet qui n’avait rien donné en début de matinée. Nous étions à peine revenus sur celle-ci que les attaques s’étaient enclenchées certainement en raison de la variation de la pression atmosphérique ainsi que d’un court réchauffement propice à l’activité des anguilles. Les prises étaient très souvent des 75+ sans dépasser les 80 cm, ceci jusqu’au moment où nous avions été atteints par une première grosse averse orageuse. Cette pluie diluvienne et grêlée n’avait pas diminué l’activité et nous avait poussé à continuer. A la fin de celle-ci, alors que les leurres souples de ma partenaire n’étaient plus opérationnels, je l’avais invitée à utiliser des hybrides encore plus efficaces dans ces conditions. Là, les choses changèrent et firent place aux métrés.

Durant la seconde averse mais cette fois uniquement de grêle, il n’y avait eu aucune interruption. Dommage pour les photos que nous n’avions pas pu prendre dans ces conditions. A la fin de journée, notre compteur affichait les vingt-trois prises inférieures à 104 cm.

Jour 2 : Le lendemain, nous avions poursuivi notre prospection en compagnie d’un équipage allemand et réalisé quinze prises inférieures à 75 cm à l’exception d’un 95 cm

De ces deux jours de pêche, nous en étions sortis enrichis de nouvelles connaissances concernant le brochet et sa pêche.

Total des prises (65+) : 38 : 8<70 cm ; 19<80 cm ; 5<90 cm ; 3< 100 cm ; 101 ; 103 cm et 104 cm.

Météo : nuage-soleil et orageux, t° de l’air : 19°, t° de l’eau : 16° à 22°, vents d’ouest de 19 à 45 km/h.

Sixième sortie.

Durant les deux semaines qui suivirent, les températures jour étaient restées inférieures à 20° et proches des 10° la nuit. Quant à la direction du vent, elle avait été tributaire de l’anticyclone présent et il avait fait sec.

Jour 1 : Sur place, nous avions trouvé des eaux limpides à une température de 16° à moins de deux mètres de profondeur. Après un début infructueux à la traîne, la situation nous avait poussé à pratiquer une pêche maniée au moyen de leurres souples à travers la végétation aquatique déjà fortement en recul. Ceci nous avait permis de réaliser neuf prises inférieures à 100 cm. Au regard des résultats d’une autre embarcation, nous avions été heureux de notre prestation.

Jour 2 : Afin de démarrer aux premières lueurs du jour, nous avions mis à l’eau dans le noir. A la différence du premier jour, nous avions connu des vents d’ouest soutenus de plus de 30 km/h. Ce changement avait rendu le brochet attaquant. Après une matinée de pêche à la traîne où nous avions bien réussi, il nous avait fallu ensuite attendre le milieu de l’après-midi pour connaître une accalmie du vent ainsi que deux heures de frénésie de la part de plus gros brochets donnant un second métré et deux 90+.

Total des prises (65+) : 25 : 5<70 cm ; 12<80 cm ; 4<90 cm ; 2<100 cm ; 100 cm et 106 cm.

Météo : nuage-soleil, t° de l’air : 19°, t° de l’eau : 16° à 20°, vents d’ouest de 19 à 40 km/h.

Septième sortie.

Durant les jours qui avaient précédé cette session, les températures avaient dépassé les 30° tout en restant inférieures à 14° la nuit. Quant aux vents apportés en fin de semaine par l’anticyclone toujours présent, ils avaient été de direction nord-est et avaient refroidi l’atmosphère. Sur place, nous avions trouvé des eaux limpides à une température maximum de 22° en surface et une thermocline à 18° à deux mètres de profondeur.

Jour 1 : En matinée, nous avions été les seuls à pêcher et nous avions dû nous appliquer pour réussir quatre prises. C’était à l’approche de midi que nous avions été rejoints par un bateau local hollandais. Ce qui nous avait fait comprendre que le secteur avait été pêché durant la semaine et que nous allions devoir redoubler d’attention et d’efforts pour réussir. Pour cela, nous avions décidé de nous placer en mode traîne active en augmentant la fréquence de changement de leurre. C’était en milieu d’après-midi au moment où l’activité était censée être la plus forte que nous avions trouvé le leurre du jour ainsi que la couleur. A partir de ce moment, les attaques s’étaient enchaînées. Nous avions terminé cette journée sur un score de dix-huit prises inférieures à 101 cm.

Jour 2 : Cette journée avait été marquée en fin de matinée par une très forte navigation de plaisance. Celle-ci avait ruiné nos espérances en nous laissant sur nos cinq prises du matin.

Total des prises (65+) : 23 : 4<70 cm ; 14<80 cm ; 3<90 cm ; 94 cm et 101 cm

Météo : nuage-soleil, t° de l’air : 22°, t° de l’eau : 20° à 22°, vents d’est de 20 à 40 km/h.

Pour réussir durant cet été chaud, nous avions dû :

  • Organiser nos sessions en fonction de la température de l’eau, thermocline inférieure à 18°.
  • Rechercher des zones propices au brochet c-à-d profondes et riches en plantes aquatiques indispensables à sa vie ainsi qu’aux autres poissons.
  • Utiliser des leurres figuratifs ayant fait leurs preuves par le passé.

En pêchant avec patience, nous avions pu réaliser cent quarante et une prises dont vingt et un 90+. Durant cette saison, nous avions également suivi les résultats d’autres pêcheurs. Leurs résultats avaient été également positifs.

90 + pris dans la Loire par notre ami

Laurent Vilette.

Aucune de nos photos n’est en-dessous de 90 cm, ni prise au smartphone ou autre type d’appareil du même genre.

Anne et Alex, pêcheurs indépendants de tout sponsoring.

La photo de J-P.

Dans les grands lacs naturels ou de barrage, les jeunes brochets vivent en groupe et chassent à des moments bien précis de la journée. Lorsqu’ils vieillissent et qu’ils deviennent plus conséquents, ils se détachent du groupe pour vivre en pleine eau généralement en présence d’un congénère de même taille. Ils vivent à ce moment en mode pélagique.

Depuis quelques années, ces brochets sont très recherchés au moyen de sondeurs performants par certains pêcheurs qui le traquent en lancer ramener ou à la traîne au moyen de gros leurres de surface ou si les eaux sont chaudes en profondeur au moyen de gros shads.

A savoir : Lorsque les eaux sont limpides et chaudes, il est possible de pouvoir le traquer au moyen d’un simple sondeur en suivant l’aplomb des grandes cassures apportant l’ombre et la température idéale de vie à une paire de brochets pélagiques. Alex Delbecque.

Brochet pélagique photographié par J-P Boissé.

Merci J-P pour cette photo.